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Exhibition Picturo-Fécale

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 00:49

Où suis-je ?

Il fait froid. Il fait noir.

Un silence à peine perturbé par le cliquetis des gouttes d'eau percutant le sol.

Où suis-je ?

Ma vue commence à s'habituer, c'est trouble, mais je distingue des formes incertaines proches de moi. Des stalactites ? Mites ? Des piliers, plus simplement. Tout biscornus. Rongés par l'eau, par l'âge, que sais-je. À mes pieds, un peu d'eau aussi, une petite flaque aussi glacée que la mort. Je sens sur mes chevilles une brise loin d'être agréable. Je grelotte. Mes genoux s'entrechoquent. Je sens un voile entre eux, une fine barrière qui empêche le contact direct de mes deux rotules. Je suis habillé, donc. Je me tâtonne, puisque je ne suis pas en public, et m'aperçois que la tenue dont je suis affublé n'est en majeure partie composée que de haillons. Je sens sous mes doigts les coutures d'un t-shirt rapiécé. Comment suis-je arrivé ici ?

Un bruit.

Je retiens ma respiration.

Ai-je rêvé ? Je tend l'oreille.

Un souffle. Des murmures. Des voix, c'est de plus en plus sûr. Je les entends presque clairement à présent.

Et plus je me perds dans le néant de la cave qui s'étale devant moi, plus les voix se font distinctes. J'essaie de les différencier les unes des autres. Ce n'est pas évident. Elles ont quelque chose de commun, de familier. Il y en a beaucoup... Presque une quarantaine, je n'arrive pas à les compter. Je ne comprend pas la langue qu'elles parlent, et pourtant un certain sens découle de leurs palabres, je ne le saisi qu'à moitié.

Je crois que j'ai compris.

Je ne suis pas dans un lieu qui puisse être situé géographiquement.

Dans un lieu inaccessible par nul autre que moi.

J'avance, un peu plus à l'aise. Mais pourquoi est-ce qu'il fait si noir ?

Je frissonne.

Toutes les voix, je sais ce qu'elles ont en commun. Ces voix, ce sont les miennes. Il y en a une qui manque. Une qui n'est pas la mienne. Mais la seule que j'aimerais entendre. Je voudrais que les autres se taisent.

Je la cherche, à l’affût. Je progresse précautionneusement.

J'aperçois un brin de lumière. Lumière n'est pas vraiment le terme, tant elle est dissipée. Une silhouette se dessine sous une alcôve, à portée du halo. Je m'approche. Un petit corps squelettique est recroquevillé. Les bras qui serrent ses genoux. Il est comme secoué de spasmes. Alors que je ne suis plus qu'à un mètre de lui, il relève la tête, et ses yeux aveugles scrutent inutilement l'espace en face de lui. Son visage est creusé, buriné par l'angoisse et la préoccupation. Un hoquet me fait frémir, tandis que je vois sur son front, gravé en lettres inquiétantes, le mot « paranoïa ». Affolé par mon mouvement, la petite créature se recroqueville de plus belle, en essayant même de pénétrer la parois à laquelle il tournait le dos. Je passe mon chemin. Un question occupe tout mon esprit. L'objet de mes recherches est introuvable.

 

Où es-tu ?

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commentaires

M
Décidément, comme je te l'ai dis précédemment, j'aime beaucoup tes textes. T'as un style d'écriture qui est agréable à lire. :) C'est fluide et pas redondant, j'apprécie!!! o/
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